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  • Photo du rédacteurVéronique Lanonne

DES BALLONS OU DES ENCLUMES

J’émerge à peine d’une nuit sans repos. Je ne sais pas encore où je suis, tant la réalité s’effrite. Mais les mots résonnent. « Des ballons ou des enclumes ». On me les crie de « l’entre deux » et comme si ça ne suffisait pas « on » m’envoie les images. Je n’avais pas prévu d’écrire ce matin alors je les chasse. Je reprends forme dans un monde bouleversé. Je vais à la cuisine en mode « walking dead » me préparer mon café, le chat sur mes talons et je retourne me vautrer dans mon lit. Rien ne presse. Des ballons multicolores gonflés à l’hélium montent vers un ciel limpide. Mon esprit s’agite. Je sais que tant que je n’aurai pas écrit ce qu’ils veulent, je n’aurai pas la paix. J’allume mon écran. Ils ont gagné. Encore. Mais comment trouver les mots. Ceux qui collent à l’histoire. Ce que j’en ai compris. Bien pire. Comment vous les transmettre à vous. Je me lance. Que ferons-nous de toutes ces peurs qui nous abîment, des petits riens qui nous tracassent ? Non ! Pas aujourd’hui. Je n’y arrive pas. Les mots parfois s’éteignent. Le titre en soi est assez évocateur. Comme un pont entre deux rives. Choisir ce qu’on fera demain de tout ce qui nous arrive aujourd’hui. Décider de s’élever au-dessus des débats. Pas si simple. N’avez-vous pas l’impression d’être acteurs dans un mauvais film hollywoodien ? « C.19 l’extinction » La revanche d’une nature à l’agonie. Je vois tant de ballons s’élever vers les cieux que j’en oublie les enclumes. J’oublie la peur. L’angoisse. Les masques. La distance. La confusion tellement réelle qu’elle sonne faux. Je me suis attachée au pire bien des fois et je suis tombée dans un miasme perfide. Alors les enclumes je les connais. Mais c’est fini. Je regarde le bleu éclatant d’un nouveau ciel parsemé d’éclats multicolores. Et je pense que je vis pour de vrai. Je suis libre, enfin. Le virus a démasqué l’essentiel. La liberté c’est vivre avec les autres. Partager. L’art et l’amour sous toutes ses formes. Ce dont on nous prive aujourd’hui. Prisonniers depuis toujours d’une consommation sans limite, nous avions oublié que, pour être heureux, l’autre suffit.


Véronique Lanonne

@2020

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