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  • Photo du rédacteurVéronique Lanonne

EQUITE

C’est arrivé. J’étais là et je n’ai rien vu venir. Vingt ans à peine pour que tout s’installe. Plus rien ne les arrêtera. Elles ont tellement morflé qu’il fallait bien s’en douter. On les a bâillonnées, asservies, violées, assassinées. Et moi comme d’autres je me sens coupable. Tellement coupable qu’à mon tour je me laisse manipuler, utiliser. L’égalité n’existe pas. La revanche a le goût du sang. Au boulot je baisse la tête. J’ai peur. Je pèse chacun de mes mots, chacun de mes gestes. Les licenciements pour harcèlement sont légions. Et l’interprétation libre.


Je me sens frustré, dépossédé. Elles ont de plus en plus de droits et nous des devoirs. J’ai toujours été réglo. Pas de main qui traîne ou qui s’attarde. Un non était un non. Je n’ai jamais mis mon cul sur le canapé pendant que mon ex préparait le dîner. Je me suis occupé des gamins. Même si ce n’était pas les miens. Aujourd’hui je me retrouve célibataire à écumer les bars, les sites de rencontres. Et je deviens leur objet. Leurs mains trainent et s’attardent. Des regards vicieux me déshabillent. Ça ne me déplaît pas tout le temps soyons sincères. Un homme reste un homme. Quoique…

Elles veulent un mâle. Un intellectuel. Un leader. Un guerrier. Un chef de famille. Un mec qui va les coller au mur avec passion. Elles désirent l’Homme. Mais le tuent. Pas à pas. Dans son essence. C’est un jeu de pouvoir. Je ne suis pas responsable des dérives du passé. Je ne suis pas responsable des exactions de mes ancêtres. Je trouve lamentable que l’on ait pu traiter les femmes ainsi. Je suis un homme aujourd’hui et je ne trouve plus ma place ni dans vos cœurs ni dans vos vies.


Véronique Lanonne @2019

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