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  • Photo du rédacteurVéronique Lanonne

GANGRENE

Dernière mise à jour : 1 juil. 2020

Je ne suis pas partie tout de suite mais j’ai cessé de t’aimer. Mon cœur ne pouvait pas te pardonner. J’ai laissé notre histoire se gangréner jusqu’à la lie, jusqu’à ce que les remords te rongent, jusqu’à ce que la culpabilité t’asphyxie. Tu devais payer. C’était le prix. Le mien. Te voir perdre peu à peu ton assurance, tes enfants, tes amis et même ton emploi. J’y ai mis tout mon cœur. Tous les morceaux qu’il restait après que tu l’aies piétiné sans vergogne. J’ai cassé ton image, ton identité sociale, ton réseau, j’ai mis à sac tes projets, ton ambition et vidé ton compte bancaire. J’ai préparé un dossier béton pour mon avocate et j’ai attendu que tu tombes.


Ça m’a pris des mois pour tout organiser et pendant tout ce temps je t’ai laissé croire que je t’avais pardonné. J’ai feint l’indignation quand tu m’as raconté tes problèmes au bureau. J’ai crié au complot avec toi quand ton compte Facebook a été piraté et que des photos de toi en très mauvaise posture ont été diffusées à tout ton réseau. Je t’ai suivi dans ton délire de persécution, de cabale. Tu étais pathétique. En six mois tu avais tout perdu. Il ne restait rien. Rien de ce que tu étais avant. J’ai attendu le dernier moment pour t’infliger le coup de grâce. La vengeance était parfaite. J’avais expurgé le nous. Dans le chaos, la haine et la violence. Ton châtiment pour m’avoir trahie. On dit que l’amour motive chacune de nos actions. Maintenant tu sais combien je t’aimais.


Véronique Lanonne @2019

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