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  • Photo du rédacteurVéronique Lanonne

L'AMOUR AMOR

Dernière mise à jour : 1 juil. 2020

L’amour est mort dans l’œuf. Je vous ai raconté l’histoire de ma culotte et si vous avez suivi, ma vie manquait cruellement de piment. Enfin de ce piment-là. Et à l’heure où mes espoirs s’étaient éteints arrive X. Sur le papier tout était parfait. Les bons mots. Ceux qui me plaisent. La courtoisie de ses phrases. Les formules adaptées. Tout collait. Donc commence une longue et enivrante relation épistolaire. Tout cela était d’un ravissement total. Des semaines durant, à force de longues lettres, je me suis surprise à avoir envie d’en rencontrer l’émetteur. Enfin ! me suis-je dit, le réveil de la force. Je jette donc l’infâme toile de tente qui me sert d’excuse. J’accepte un rendez-vous en tout bien tout honneur. Ne mettons pas la charrue avant les bœufs. Et même si je dois bien l’avouer (et je sais qu’à vous je peux tout dire) j’espérais la charrue, au diable les bœufs, je ne me voyais pas lui sauter dessus au premier vrai rendez-vous. La peur d’avoir en face de moi un homme qu’au final je ne connaissais que sur le papier m’oppressait. Et s’il n’était pas celui que j’attendais. Et si je n’étais pas la femme qu’il espérait…


La rencontre fut parfaite. A la hauteur de nos espérances communes. Une communion de pensée, une attraction physique. Tout y était. Mais conservant mon indécrottable sens du romantisme et lui de la bienséance, nous nous sommes quittés sans vraiment nous toucher. Pensant qu’à ce jour succèderaient de nombreux lendemains et qu’ils seraient sans fins. C’était à Québec, la veille du confinement. Je me mettrais des baffes. A moi et à mon sens du romantisme à la con. A lui et à sa bienséance. Mais j’en suis là. Les longues lettres se sont épuisées autant que l’envie. A quoi bon convoiter ce qu’on ne peut pas toucher. La maudite culotte trône à nouveau sur mon séant et je crois bien que son règne ne fait que commencer.


Véronique Lanonne @2020

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