Je ne les ai pas cru. J’avoue. C’était loin tout ça. Puis c’est devenu réel, palpable. L’image du monstre envahissait nos écrans. Une boule à picot. Atroce. Un monstre invisible, l’ennemi. La carte d’un monde tout rouge envahi mais nous étions en guerre. Les chiffres alarmants. La pénurie frappante. Indigne d’une terre civilisée. Pendant que le rouge progressait, pendant que nous étions en guerre, sans armes, sans masques, sans ressources, l’offensive était lancée. Dans les médias. Débats après débats. Sur le terrain, en première ligne ça tombait dur. D’épuisement, de tristesse, de consternation. Ils ont préféré fuir pendant que nous nous battions. Renoncer pendant que nous avancions. Tourner le dos à de possibles traitements pendant que nous enterrions nos morts.
Je ne les ai pas cru quand ils ont parlé de guerre. Eux qui ne vont sur le terrain que pour serrer des mains. Ils n’ont pas vu la peine. Ils ont ignoré notre douleur. Notre impuissance. Pendant que des hommes et des femmes étouffaient. Ils palabraient. Ils n’ont pas conduit les troupes. Les chefs de guerre. Une mascarade. Une guerre sans arme était perdue d’avance. Ils ont sous-estimé le courage de nos troupes. Ceux qui perdent aujourd’hui demanderont des comptes demain. Et ils auront le soutien de ceux qui, même confinés, reconnaissent la valeur des hommes de bien.
Véronique Lanonne @2020
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