Lente et progressive. Une reprise tout en douceur. Sans vagues et sans heurts. Ils choisiront qui. Ils choisiront quand. Juste pour s’assurer qu’enfin s’épuise le monstre à picot envoyé de l’Est. Ils le suggèrent. Désignant l’infâme par qui le drame s’est abattu sur nos vies, nos familles. La vilenie. Maintenant que les méchants sont désignés on pourra enfin respirer. Oui mais non. On portera des masques pour se soustraire à l’autre et on laissera nos enfants s’additionner dans un miasme immonde. Un bouillon de culture.
A nos morts qui se multiplient on ajoutera la somme de toutes ces petites entreprises familiales qui se meurent. De tous ces artisans qui de leurs mains créaient des morceaux de bonheur. De tous ces lieux festifs qui nous faisaient oublier la rudesse de nos vies. De l’art qui, sans public, s’éteindra. La somme de nos peurs qui nous éloigne de l’autre. De nos voisins, de nos familles, de nos amis. De tous ces cœurs qui s’isolent. De tous les corps malades qu’on ne soigne plus. Des esprits mis en déroute par le confinement. Pour nous sauver. On perdra notre liberté. Quand la peur est le geôlier la vérité prend le large.
Mais le doute s’immisce et il fait taire la peur.
Véronique Lanonne @2020
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