Au premier coup porté mon monde s’écroule.
Cet être tant aimé m’assassine pour mon bien.
Il me tue par amour, m’efface, me disloque,
Étrangle mon cœur, bafoue mon honneur,
Sur ma peau mille fois sa tendresse s’étale,
Dans ses mots cadencés je deviens moins que rien.
Je suis une erreur, un fardeau, inutile au foyer,
Inadaptée en société il me cache pour me préserver,
Me soustrait à ceux qui ne savent pas m’aimer.
Lui, o combien, sait me choyer, m’embrasser puis me gifler.
Sous ses poings mon corps s’abandonne,
Mes cris s’éteignent je l’ai mérité.
Je dois disparaître, je suis sa faiblesse car sans moi il n’est rien.
Par amour il me reste, par amour il me moleste,
J’ai tellement à apprendre et il m’enseigne avec élan,
Dans ma chair entaillée s’impriment ses commandements.
J’obéis. Il est ma vie, mon monde, mon mari,
Un père attachant, un ami charmant.
On me dit ma chance d’être aimé de lui,
On me dit sa valeur on me loue son courage,
On me vante sa douceur, son éloquence rare,
Un homme de cœur qui s’occupe des siens,
On m’envie on me jalouse lorsqu’il m’étreint,
Lorsque sur moi il pose sa main.
Je suis votre sœur, votre amie, votre famille,
Une inconnue croisée dans une rue,
Je baisse la tête ou bien me cache,
J’ai honte je ne suis pas lâche,
Je ne suis plus rien et plus personne,
Il m’a tout pris même ma vie.
Véronique Lanonne ©2019
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