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  • Photo du rédacteurVéronique Lanonne

DEPRESSION

J’aurais préféré que tu meurs mais ça à qui je peux le dire, Qui peut l’entendre sans me juger, A croire que j’ai brulé mon cœur de t’avoir trop aimé. Tu traînes ton malheur dans la maison, t’en éclabousses nos murs, Je te regarde t’enfoncer, vile torture, Dans les tréfonds qui t’appellent le vide qui t’entraîne, Toujours plus bas, toujours plus loin et tu vois plus ma main. J’aurais préféré que tu meurs mais ça à qui je peux le dire, C’est pas que j’ai pas de cœur non c’est bien pire Je te trouve lâche de t’laisser emporter sans combattre, Lâche d’avaler tes pilules sans te débattre. J’aime pas ce qu’elle a fait d’toi, j’aime pas ce que t’es devenu. Un puit sans fond de misère, un inconnu. J’aurais préféré que tu meurs mais ça à qui je peux le dire, A qui je peux le dire sans qu’on me condamne, Qu’on me jette des pierres ou qu’on ricane, J’ai le cœur tout sec faut que ça s’arrête. Je me sens perdue dans ta tempête. T’es plus qu’un corps et moi un silence. Et je suis l’témoin de ta déchéance. J’aurais préféré que tu meurs mais ça à qui je peux le dire, A qui je peux le dire sans me maudire, D’avoir pensé que l’amour pouvait te guérir, D’avoir pensé que t’étais coupable, Face à cette sournoise qui t’accable, Juste pour oublier mon impuissance, Et nier qu’à l’évidence, La dépression dévaste bien plus qu’une existence. C’est toi qui meurs et c’est moi que j’enterre, Dans le tombeau de mon ignorance, J’aurais préféré que tu vives mais ça à qui je peux le dire, A qui je peux le dire si même toi tu l’entends pas.

Véronique Lanonne ©2019

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